Noémie Pilo vit à Paris et travaille à Aubervilliers. Sa pratique explore l
es phénomènes souvent fugitifs et éphémères et tente de les proposer sous forme permanente. Ses travaux sont des surfaces réfléchissantes, des équilibres précaires, des instants qui durent, des risques de chute. Ce sont des supports d’apparition qui montrent non pas la chose telle qu’elle est mais en tant qu’elle se manifeste. Par l’intermédiaire de sculptures, objets et installations, elle souhaite rendre compte d’observations électives afin de proposer de re‑considérer ces événements comme particuliers.
“ Appréhender les phénoménes avec justesse, rendre compte d’eux en faisant justice à leurs dispositions particulières, c’est là tout le programme du haïku, forme centrale à la pratique de Noémie Pilo. Le haïku est une forme qui observe les phénomènes fugitifs et tente de les faire affleurer à la surface, qui les prélèvent pour les faire advenir comme signifiants au regard de l’autre. Désir de capter le phénomène anodin pour inciter de l’intérêt, voire même de la considération. Qu’une pratique artistique demande que l’on considère les phénomènes, cela veut dire qu’elle exige que l’on prête une attention renouvelée aux états de la réalité, plutôt qu’aux idées que l’on à d’elle, que l’on considère les choses de manière juste. Et, dans le haïku comme dans le travail de Noémie, c’est par l’interposition d’une technique artificielle – poétique, matérielle – que les phénomènes peuvent être appréhendés en ce qu’ils sont.”
Ines Juster, L’Artifice, Prix Dauphine pour l’Art contemporain 2020.
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Noémie Pilo lives in Paris and works in Aubervilliers. Her practice explores fugitive and ephemeral phenomena and tries to propose them into permanent form. Her works are reflective surfaces, precarious balances, lasting moments, potential falling. They are supports of appearance that show the thing as it manifests rather than the thing as it is.Throught sculpture, objects and installations, she whishes to report on elective observations in order to re-consider these events as particular.
« Apprehend phenomena with accuracy, account for them by doing justice to their particular dispositions is the entire haïku program, central form to Noémie Pilo’s practice. Haïku is a poetic form that observes fugitive phenomena and attempt to bring them to the surface to make them appear as signifiers in the eyes of the other. Desire to capture the common phenomenon to generate interest. Such an artistic practice demands new attention to the states of reality rather than the ideas we have about it. In the haïku, as in Noémie’s work, it is by the interposition of an artificial technique - poetic, material - that phenomena can be apprehended in what they are. »
Ines Juster, L’Artifice, Prix Dauphine pour l’Art contemporain 2020.